Conférences

La Chaire contribue à l'organisation de différentes conférences. Une grande conférence permet d'approfondir une thématique précise.  Une conférence-midi permet d'échanger sur une problématique posée par un praticien ou un chercheur. Elles peuvent s'adresser tant au grand public qu'à des initiés.

Conférences en 2020

Théorie épistémique de la démocratie, «ignorance» des électeurs et démocratie de masse

François Blais, Professeur au Département de science politique de l’Université Laval et chercheur invité à la Chaire d’éthique économique et sociale de l’UCL

Le théorème du jury Condorcet (TJC) fut longtemps considéré comme peu utile pour justifier ou encore améliorer la démocratie. Les conditions empiriques préalables à la véracité de ce théorème étaient tout simplement jugées irréalistes. Pourtant, dans leur dernier ouvrage An Epistemic Theory of Democracy, Robert E. Goodin et Kai Spiekermann défient ce scepticisme et proposent d'élargir son champ d'application à différents aspects de la réalité démocratique contemporaine.

Pour y arriver, ils doivent répondre à plusieurs objections sérieuses et l’une d’entre elles est celle, millénaire, de la compétence des électeurs quand vient le temps de faire« le bon choix ». Leur raisonnement pourrait en arriver à démontrer que ce n’est pas tant la compétence des électeurs qui est prise à mal que leur indépendance à l’endroit de forces externes, une seconde condition que l’on confond généralement avec la première mais qui est logiquement distincte. C’est du moins l’idée que je tenterai d’illustrer dans ma présentation en insistant sur certaines conséquences pratiques que l’on peut en tirer.

 

Le droit électoral face au Covid-19 :un défi pour les standards internationaux en matière électorale

Maria Gudzenko, doctorante contractuelle chargée d’enseignement à l’Université d’Aix-Marseiller et attachée à l’Institut Louis Favoreu (GERJC)

La tenue d’élections durant la pandémie de Covid-19 est l’une des difficultés majeures des démocraties. Les solutions adoptées par les États pour assurer l’exercice du droit de vote sont multiples : par procuration, à domicile, par correspondance, vote anticipé, vote électronique...Face à un tel échantillon d’expériences nationales contrastées, les institutions internationales créatrices des standards internationaux en matière électorale–l’OSCE, la Commission de Venise et l’International IDEA–se sont retrouvées à l’avant-garde de la recherche des «bonnes pratiques» à adopter en la matière. Quelles sont ces nouvelles «bonnes pratiques»? Annoncent-elles une rupture par rapport aux standards internationaux en matière électorale conçus antérieurement? Fournissent-elles des réponses satisfaisantes à l’ensemble de défis posés par la pandémie? Enfin, dans quelle mesure les États se montrent réceptifs aux recommandations des institutions internationales sur la conduite des élections dans ce nouveau contexte?

Conférences en 2017

Conférence-midi - Présidentielle 2017 en France: la fin d'un cycle?

Conférence de Vincent Tiberj, professeur à Sciences Po Bordeaux, le vendredi 17 mars 2017 à 12h15 à la Bibliothèque de l'Assemblée nationale du Québec.

La vidéo de cette conférence est disponible sur le site de l'Assemblée nationale du Québec

Conférences en 2016

Sous la loupe : Le Big Data et la relation entre citoyens et politiques publiques.

Yannick Dufresne, post-doctorant en science politique à l'Université Laval

Selon la théorie classique de la démocratie, les acteurs politiques répondent aux préférences des citoyens afin d’obtenir leur appui. Or, plus d’un demi-siècle d’étude en opinion publique indique que les citoyens possèdent peu d’information, voire même d’opinions réelles, sur les enjeux touchant les politiques publiques. Ce constat a encouragé la recherche à délaisser l’étude des opinions sur les politiques publiques au profit d’autres facteurs structurants plus abstraits tels que les idéologies et la tradition partisane. Il n’est donc pas surprenant que le champ des politiques publiques se soit principalement intéressé, à quelques exceptions près, à l’opinion publique par le biais des groupes d’intérêts ou en la définissant plus largement en termes d’humeur publique ambiante.

La proposition de cette présentation que les données de sondage à grande échelle (Big Data) peuvent aider à brosser un portrait plus nuancé du lien entre les citoyens et les politiques publiques. Se fondant principalement sur l’étude du cas du projet de la Charte des valeurs québécoise, il est démontré à l’aide de données longitudinales---collectées sur les mêmes individus avant et après la présentation du projet---que les mécanismes causaux régissant le lien entre le leadership politique et la formation d’opinions citoyennes peuvent varier entre sous-populations. Cette conception d’une opinion publique hétérogène est en lien avec celle sous-entendue dans les littératures émergentes sur les politiques de brèche, le branding gouvernemental et le microciblage. Plus fondamentalement, cette perspective pave la voie à un programme de recherche comparatif menant à une meilleure compréhension du lien démocratique existant entre citoyens et politiques publiques.

 

Comment évoluent les communautés de politique publique? Monopolisation et résilience des politiques de promotion des biocarburants.

Matthieu Mondou, post-doctorant à l'Université de Californie

Le champ de l’administration et des politiques publiques étudie depuis longtemps les communautés de politique publique, ces écosystèmes de représentation des intérêts dans chaque secteur de l’action publique. Les spécialistes se sont notamment intéressés au fonctionnement des « triangles de fer » et autres « communautés monopolistiques ». Or, peu d’auteurs ont étudié la formation de ces communautés monopolistiques qui exercent une influence prépondérante sur le contenu des politiques sectorielles. La littérature spécialisée tient pour acquise la consolidation du pouvoir sectoriel, sans se questionner sur les conditions qui ont mené à une telle consolidation. Par ailleurs, bien que la littérature se soit beaucoup intéressée aux cas de transformation des communautés de politique publique, peu d’études se sont questionnées sur les facteurs qui permettent aux communautés de résister aux pressions pour le changement.  En fait, le champ semble souffrir d’un biais vers l’étude des cas de « succès » : consolidation réussie d’une communauté monopolistique ou transformation réussie d’une communauté monopolistique.

Cette présentation s’intéressera aux cas d’échecs comme de succès afin de dégager un portrait plus global des facteurs qui influencent l’évolution des communautés de politique publique. L’étude comparée du développement des politiques de promotion des biocarburants dans l’Union européenne, l’Allemagne et les États-Unis du début du XXe siècle à aujourd’hui servira d’heuristique afin de répondre aux questions suivantes : « comment les communautés monopolistiques consolident-elles leur pouvoir ? » et « comment résistent-elles face aux attaques d’acteurs concurrents ? ».

 

Explaining Evaluation Utilization in Parliaments: The Case of Switzerland.

Daniela Eberli

Policy evaluations assess the design, the implementation, and the effects of public policies and consequently provide very action-oriented knowledge for the decision makers in the parliament. In this very political arena, it is assumed that policy evaluations are predominantly used for purposes of argumentation or legitimization and less for making sound decisions. However, few studies have looked at parliamentarians as users of policy evaluations. This is also true for Switzerland, which belongs to one of the leading countries with respect to the institutionalization of evaluation.

After a short overview of the overall research project, the presentation focuses on the role of the level of conflict for evaluation use. For this purpose, four case studies of policy processes in two cantonal parliaments are presented. The case studies show that evaluations were most often used both to get informed and to gather political support in the comparatively moderately contested case. This somewhat contradicts previous research, as it is assumed that the need for evaluations for political purposes is strongest in situations with a high level of conflict. The case studies further reveal the central role of the administration and the framing of the conflict, and therefore underline the importance of contextual factors to better understand the use of evaluations, and more generally knowledge, in policymaking.

 

Gouverner les défis environnementaux complexes par l'entremise de réseaux : un examen du rôle de la confiance et des contacts informels sur l'apprentissage et l'ajustement réciproque 

Owen Temby, professeur de science politique à l'Université du Texas

La gouvernance des défis écologiques complexes requiert la coordination et l'intégration des connaissances de plusieurs acteurs. Conséquemment, les réseaux de collaboration sont utilisés par des gouvernements et d'autres parties prenantes pour formuler et mettre en œuvre des politiques et des programmes. Or les gouvernements ont des ressources limitées pour favoriser l'apprentissage et l'ajustement réciproques, nécessaires à la gestion de ces problèmes complexes. Cette présentation offrira un survol de notre recherche sur les défis auxquels font face les agences gouvernementales dans la gestion des réseaux de collaboration traitant des problèmes environnementaux ainsi que les conditions qui mènent à réseaux plus solides. Grâce à des données de sondage auprès de fonctionnaires travaillant sur les politiques de changements climatiques (dans trois pays) et sur la gestion binationale (Canada-É-U) des pêcheries et grâce à des données bibliométriques sur des scientifiques faisant des études sur l'écosystème des Grands Lacs, notre recherche décrit les tendances de la collaboration et de la confiance entre les juridictions et entre les agences dans ces réseaux. Plus précisément, notre recherche étudie l'effet de deux caractéristiques des réseaux sur l'apprentissage mutuel : l'importance des canaux formels et informels dans les communications inter-agences de même que la distribution de deux dimensions de la confiance (le franc-jeu et le confort relationnel) dans le réseau. Cette analyse révèle que la communication formelle entre le personnel des différentes agences est utilisée plus souvent que la communication informelle et que les relations inter-agences sont davantage caractérisées par un sentiment de franc-jeu que par un confort relationnel ; pourtant, la communication informelle et le confort relationnel sont plus importants dans la facilitation de la collaboration inter-agences.

 

Explaining the Gaps between Parties’ Promises, Governments’ Policies and Citizens’ Perceptions.

Robert Thomson

This presentation will discuss the ongoing work of the Comparative Party Pledge Group (CPPG), which seeks to explain variation in the extent to which parties’ election pledges are fulfilled. The research group has assembled the largest comparative dataset on the fulfillment of election pledges, which now consists of over 18,000 pledges made in over 160 election manifestos in 53 election campaigns in 12 countries. In addition to discussing the core research of the CPPG on the fulfillment of pledges, we will examine recent research on citizens’ perceptions of performance on several key pledges, based on new evidence from a survey experiment in the British Election Study. We conclude by identifying several promising areas of inquiry for the comparative study of election pledges”.

 

Idéologies non-dites: Validation d'indicateurs issus des médias sociaux.

Mickael Temporão, Corentin Vande Kerckhove et Yannick Dufresne

Data is ubiquitous and publicly-available on social media such as Twitter. However, uncertainties persist about the potential of these data to measure valid political attitudes and ideologies. The difficulty to validate estimates based on social media data explains in large parts why some doubt of the scientific potential of these new types of data sources. Most validation procedures used in the literature focus on elites' data that can be associated to specific ideologies. Yet, research show that citizens do not share elites' ideological consistency. There is therefore no direct ways of validating citizens' ideologies estimated with social media. To address this issue, this paper uses a survey of 62,633 social media users to validate network and textual indicators of ideologies with conventional survey indicators. Hence, this large-scale survey offers a unique opportunity to empirically demonstrate the value of publicly-available social media data for public opinion research. 

In order to show the reliability of social media ideological indicators, this paper first shows the association existing between partisan elites' ideological positions estimated with their publicly-available network and textual data. The strong correlations existing between these two indicators and the elites' partisan ideologies suggest that these indicators capture a common underlying ideological dimension. A similar unidimensional structure can be estimated with citizens' social media network and textual information. However, contrary to partisan elites, most citizens do not display publicly their partisan ideologies. We must thus rely on conventional survey data. Our results show strong correlations between conventional survey ideological indicators and those estimated with network and textual social media data. These findings show that valid instruments can be estimated with real-time publicly-available data that have the potential to enhance fundamentally our understandings of public opinion dynamics.

 

L’éducation aux médias se trouve à la croisée des chemins.

Normand Landry, titulaire de la Chaire du recherche du Canada en éducation aux médias et aux droits humains

Cette communication introduira le champ riche, en crise et pourtant prometteur, qui la constitue. Elle positionnera le renouvellement théorique et pédagogique de l’éducation aux médias comme une condition de l’accomplissement de son mandat de démocratisation de la société et d’insertion sociale.

 

Comprendre le financement des États-providence : pourquoi les États les plus généreux se financent-ils pas par une taxation progressive ?

Olivier Jacques, candidat au doctorat à l'Université McGill

Les études comparatives indiquent que, paradoxalement, ce ne sont pas les formes d’imposition les plus progressives qui assurent le mieux la redistribution. Ce constat peut paraitre contre-intuitif, mais les pays qui misent avec le plus de succès sur l’égalité, notamment les pays nordiques, ne le font pas tant en faisant payer les riches et les entreprises pour donner aux plus pauvres, qu’en mettant toute la population à contribution, afin d’assurer des services et des chances égaux à tous les citoyens. Contrairement aux idées reçues, l’égalité se gagne plus par la mise en place de bons services publics et de transferts sociaux généreux que par la progressivité de l’impôt. Pour réussir à maintenir de tels services et transferts, il faut nécessairement assurer un taux de prélèvement obligatoire suffisant. Or, les pays qui maintiennent un taux de prélèvement obligatoire élevé y parviennent davantage grâce à une taxation proportionnelle qui repose sur l’ensemble des contribuables que par une taxation progressive reposant sur les épaules d’un faible nombre de contribuables aisés. 

Plusieurs phénomènes économiques, institutionnels et politiques expliquent ce constat. Les contraintes induites par la mondialisation des capitaux et la compétition fiscale forcent les États cherchant à maintenir des taxes élevées à limiter l’imposition des facteurs mobiles, entrainant des taxes plus régressives. D’autre part, le système électoral proportionnel ainsi que les arrangements du marché du travail corporatistes présents dans les États-providence les plus généreux transformeraient les préférences des partis sociaux-démocrates qui acceptent de financer l’État de manière moins progressive. Finalement, une taxation moins progressive rendrait les citoyens plus aisés moins réfractaires à financer un État-providence généreux, ce qui s’avère politiquement utile pour bâtir une coalition politique pro-État-providence. 

 

The Civil Conflict Consequences of World Bank & IMF Program Lending.

Rodwan Adouharb

In research with Professor David Cingranelli at Binghamton University they investigate the effects of World Bank and IMF program lending on civil conflict in countries under these programs. They argue that because program lending usually increases hardship for the poor that this results in greater unrest in these countries. Based on an analysis of 131 developing countries since 1981 they show that, on average, countries under program lending face an increased prevalence of anti government protest, riots, and rebellion.

 

Framing Crisis: The Syrian Refugee Crisis 5 Years In.

Andrea Lawlor, professeur à la Western University

In “Framing Crisis”, Dr. Andrea Lawlor looks at the changing media framing of the Syrian refugee crisis from 2011 to present day, comparing the Canadian and US mediatization of refugees from Syria against portrayals of other refugees in the mainstream press. Using automated content analysis of five years of media data, combined with public opinion and government announcements about policy reactions to the increasing flows of migrants out of Syria, “Framing Crisis” examines the role of media framing as a probable driver of the government agenda on the subject of migration.

 

Groupes politiques à l’Assemblée nationale française : dynamiques et rôles

Rémi Schenberg, Directeur général de l’Assemblée nationale française 

Georges Bergougnous, Directeur à l'Assemblée nationale française et professeur associé de droit public à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne

Riche de leur expérience comme administrateurs à l’Assemblée nationale française, Rémi Schenberg et Georges Bergougnous discuteront des dynamiques et des rôles associés aux différents groupes parlementaires. La discussion sera animée par M. Eric Montigny, directeur exécutif de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires.

 

Concentrated power and Canadian democracy: Why message control will outlast Trudeau’s sunny ways.

Alex Marland, professeur à l'Université de Terre-Neuve

Message control in Canadian politics and government did not disappear when Justin Trudeau replaced Stephen Harper as Canada's prime minister. This talk summarizes the many positive initiatives by the new Liberal government to loosen the PMO’s grip on government communications, explains what branding tactics the Liberals don't want us to know about, and argues that centralized control is an inescapable feature of modern Canadian democracy. It concludes with a lively Q&A discussion about what can be done to limit partisan control over Canadian democratic government in the digital age.

 

Le vote économique selon l’attache partisane lors du deuxième tour des élections présidentielles françaises de 2012.

Jérôme Couture, chargé de cours au département de science politique de l'Université Laval

La représentation démocratique peut être atteinte de deux façons; par des élus qui agissent tels des mandataires de l'opinion de leurs électeurs ou au moyen d'un mécanisme de reddition de comptes. La réactivité des élus aux préférences des citoyens et leur imputabilité politique sont deux concepts clés de la théorie démocratique. L’élection s’avère l’institution privilégiée assurant cette coordination.

Généralement, les élections s’appréhendent à partir d’un modèle partisan de compétition politique. Dans ce type de modèle, des partis politiques sont en concurrence pour prendre le pouvoir. Ils élaborent un programme politique conséquent avec la distribution des préférences des électeurs. Au moment du scrutin, les électeurs ont alors à faire un choix entre différentes alternatives. Cette façon de concevoir la représentation politique conduit à un étrange paradoxe.

Certes, la présence de partis politiques formulant un programme de gouvernement favorise le mécanisme de réactivité. Le parti qui propose le programme préféré des électeurs sera élu. Cela peut également renforcer le mécanisme d’imputabilité puisque les électeurs peuvent juger le gouvernement sur la base de la réalisation des promesses électorales. Sans oublier que les électeurs ne disposent pas toujours de l’information nécessaire pour être en mesure d’effectuer un choix entre différentes alternatives. D’où l’importance des étiquettes partisanes qui peuvent alors servir de raccourci heuristique simplifiant l’acte de voter.

Toutefois, l’école de Michigan a bien montré que le comportement des électeurs peut s’expliquer par leur affiliation à un parti politique. La présence de partisans qui voteront coûte que coûte pour leur parti préféré vient en quelque sorte annihiler les mécanismes de réactivité et d’imputabilité politique.

L’objectif est d’analyser le rôle des affiliations partisanes sur l’imputabilité politique ; soit la sanction ou la récompense électorale du candidat sortant. Il sera montré, à partir d’un modèle original où le vote est le fruit d’une décision unique permettant d’expliquer à la fois le choix ou l’abstention d’un électeur, que l’attache partisane a fortement réduit l’influence du vote économique lors des élections présidentielles française de 2012.

 

Apprendre des élections municipales : Toronto 2014.

Laura Stephenson, professeure à l'Université de Western Ontario

Les élections municipales reçoivent relativement peu d’attention dans l’étude du comportement politique, mais elles demeurent pertinentes pour tester des théories sur le choix électoral. Il est intéressant d’évaluer l’importance de phénomènes tels que l’attrait de la personnalité du maire sortant, le vote économique, l’identification partisane et le vote stratégique dans des élections non-partisanes comme celles tenues dans la plupart des villes canadiennes. En utilisant les données du 2014 Toronto Election Study, je présente des résultats qui concernent plusieurs théories sur le comportement électoral et j’évalue comment ces concepts théoriques étudiés à d’autres niveaux de gouvernement affectent la manière dont les citoyens votent aux élections municipales.

 

L’effet du temps sur la tenue des promesses: le cas du Québec de 1994 à 2014.

Dominic Duval, doctorant au département de science politique de l'Université Laval

Abstract Previous analyses assume that pledge fulfillment is either a uniform or a random process over time. We address this limitation by adding time as a determinant of pledge fulfillment uncovering what we believe is a pledge-fulfillment cycle. We do so coding pledges as binary time series cross-sectional data and interpreting the hazard of our model. Doing this highlights yet unobserved dynamics. More precisely, we see that if the government does not enact pledges within the first two years the probability of these pledges ever being fulfilled drops drastically. Our research also extends the study of pledge fulfillment to a new case, the province of Quebec, for the period of 1994 to 2014 encompassing 6 governments including two minority governments.

 

Au-delà de l'ALENA à trois : l'impact des chaînes de valeur mondiales sur un accord de commerce.

Michèle Rioux, professeure à l'Université du Québec à Montréal

Notre présentation examine comment l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) est affecté par le redéploiement des chaînes de valeur mondiales et les nouveaux réseaux de production. Plus spécifiquement, notre étude porte sur le repositionnement de partenaires de l'ALENA dans de nouveaux réseaux transnationaux et souligne la nécessité de  redéploiement des stratégies régionales sur l'axe transpacifique. Nous avons étudié le secteur des TIC (technologies des communications et de l’information) pour montrer comment la Chine est un partenaire clé pour les trois partenaires de l'ALENA, mais surtout pour les États-Unis. Cela suggère des changements dans le processus d'intégration économique/désintégration régionale. Un examen attentif de la chaîne de valeur mondiale d'Apple indique que les entreprises américaines jouent un rôle central dans cette transformation. Nos résultats soulignent le fait que l'intégration régionale est significativement affectée par les réseaux de production transpacifiques reliant l'ALENA à un nouvel espace économique transpacifique émergent. Cela peut aider à expliquer l'importance pour les trois pays de la région de négocier des accords commerciaux transpacifiques comme le Partenariat transpacifique qui peut être considéré comme une renégociation de facto de l'ALENA, 20 ans après son émergence comme un modèle commercial régional.